Les fesses de Brad Pitt

Fait incroyable et rare, cet acteur de génie qu’est Brad Pitt, ce comédien qui a su durant trois décennies si bien choisir ses rôles, s’est fait remarquer au cinéma pour la première fois en cowboy très sexy dans un film qui vient de repasser il y a quelques jours à la télévision : Thelma et Louise.

Et là, je pense ne pas me tromper en disant que nombre d’entre vous qui étiez en âge d’aller au cinéma ou de louer une cassette vidéo au début des années 90 ont flashé sur Brad Pitt. Comment en aurait-il pu être autrement ?

- Mais d’où sort ce jeune gars beau à hurler qui joue aussi bien ?

- C’est le gars de la pub !

- La pub ?

- La pub Levi’s. Le jeune mec que le gardien prive de son pantalon à la sortie de prison.

- Ah oui, celui avec les belles petites fesses. Plutôt hot comme pub !

- Il y a fort à parier que c’est pour cela qu’on l’a pris dans le film. C’est le même genre de rôle.

Oui, même si ce n’est pas tout-à-fait comme ça que cela s’est passé, on peut dire que Brad Pitt doit sa notoriété à ses jeans. Car c’est bien comme ça qu’il apparaît dans le rétroviseur de Thelma, alias Geena Davis, et qu’elle flashe sur lui. C’est d'ailleurs elle qui l’a voulu comme partenaire dans le film, je vous raconte.

En 1991, quand Ridley Scott monte son prochain film, j’aime autant vous dire que tout le monde veut en être. Geena Davis et Susan Sarandon ont les deux premiers rôles ; deux actrices, c’est pas tous les jours à Hollywood, donc ça promet et du coup, pour le second rôle du beau gosse mystérieux, ça se bouscule au portillon.

Ridley Scott, comme toujours a son idée ; ainsi refuse-t-il des Robert Downey Jr et George Clowney qui ont déjà fait leurs preuves, ce dernier avoue même en avoir été malade, au profit de William Baldwin. Mais voilà, il leur claque entre mains au dernier moment, il vient de se faire engager par Ron Howard dans Backdraft, un rôle qui va d’ailleurs faire de lui une star.

Les refusés ayant entretemps signé ailleurs, on organise un casting vite fait où les candidats donnent la réplique à Geena Davis en personne.

De retour des castings, c’est elle qui dira à Ridley Scott : prends le blond ! 

- Mais il n’a rien de terrible à son actif !

- Prends-le !

Vous imaginez le poids de ces mots à la lumière de la carrière qui s’en est suivie : jamais à Hollywood, on n’ose prendre de risque avec un acteur qui n'a pas encore fait ses preuves, mis à part au cinéma, bien sûr.